OLYMPE(S)

“Toutes les femmes naissent libres et égales en droit.” Ce seul mot était un défi lancé aux hommes. Il procédait d’une idée si novatrice, si dérangeante, si révolutionnaire en mot, qu’il menaçait l’équilibre de la famille et celui de la société. Il justifiait aux yeux de la majorité de ses contemporains qu’Olympe fut condamnée au ridicule, à la violence, puis à la mort, et qu’elle laissât à la postérité le souvenir d’une irresponsable.

Benoite Groult 

En nous intéressant aux difficultés que rencontre Olympe de Gouges pour faire valoir sa voix en tant que dramaturge, nous mettrons en lumière la nécessité qui a été la sienne de s’engager plus fortement encore dans la révolution à l’œuvre, afin que sa voix trouve un espace de résonance politique. C’est donc l’engagement des femmes que nous interrogerons dans ce spectacle, leur possible déplacement sur l’échiquier social, quitte à ce que ce déplacement les conduise à l’échafaud. Cependant quand on n’a aucun droit, aucun espace de parole, on n’a rien à perdre, et l’engagement devient vital en ce sens qu’il est un engagement à mort, dans lequel les idées ont plus d’importance que la vie elle-même. 

En mettant sur scène cette histoire, c’est au fond la position des dramaturges et metteuses en scène d’aujourd’hui qui est interrogée, tant nous sommes convaincues que l’engagement artistique et l’engagement dans l’art peuvent faire bouger les modèles. En offrant à ces personnages féminins historiques un espace entièrement dédié à leur prise de parole – que ce soit celle d’Olympe ou celle d’autres révolutionnaires – nous entendons faire valoir la nécessité pour toutes les femmes de prendre la parole, que ces femmes soient des actrices, des poétesses, des écrivaines, ou des chanteuses contemporaines, dont les voix sur le plateau feront entendre leurs mots, mais aussi évidemment, qu’elles soient des femmes de l’ombre, des anonymes, des oubliées.  

Enfin, Olympe(s) est une façon de réhabiliter les mots de toutes les femmes qui ont contribué à travers les siècles, au processus de libération de la parole des femmes qui s’amorce enfin aujourd’hui, mais dont on connaît hélas, l’équilibre précaire.  

Résumé

1789. Alors que la France est en train de vivre un bouleversement sans précédent, Olympe autrice, metteuse en scène et directrice de troupe tente en vain de faire jouer son texte Zamore et Mirza à la Comédie Française. Le refus qu’on lui impose n’a pas d’autre motif que celui de la misogynie ambiante. Olympe rentre dans une colère aussi puissante que celle qui résonne dans les rues de Paris. Elle rejoint la lutte, participant activement à la construction d’une nouvelle société. Comme de nombreuses citoyennes, elle croit que l’homme de « Tous les hommes naissent libres et égaux » est également une femme…mais en fait non…pas vraiment…

Nous envisageons ce spectacle comme une comédie musicale de cape et d’épée féministe ! Nous souhaitons trouver une forme fédératrice qui transporte petits et grands, où toutes les générations peuvent trouver un plaisir de spectateur enfantin.